Qu’est-ce que l’économie écologique ?

L’ économie écologique est une approche interdisciplinaire qui cherche à trouver un équilibre entre la protection de l’environnement, la justice sociale et le développement économique. Elle fait appel à des concepts issus des sciences sociales, telles que la sociologie, l’anthropologie et la philosophie, ainsi qu’à des outils spécifiques d’évaluation économique.

Les principes fondamentaux de l’économie écologique

Afin de comprendre en quoi consiste cette approche, il est essentiel de prendre en compte certains principes fondamentaux :

  • Ressources naturelles limitées : l’économie écologique part du principe que les ressources naturelles sont limitées et que leur exploitation doit être réalisée de manière responsable pour garantir leur durabilité.
  • Effets négatifs sur les écosystèmes : un autre principe est l’idée que nous devons tenir compte des impacts environnementaux liés à toutes nos actions (comme consommer ou produire) car ces dernières peuvent générer des effets néfastes sur les écosystèmes et les services qu’ils fournissent (tels que la purification de l’air et de l’eau)
  • Justice sociale et responsabilité intergénérationnelle : ce concept vise à promouvoir une répartition équitable des richesses au sein de la société, aussi bien pour les populations actuelles que pour les futures.V
  • Valeur intrinsèque : l’économie écologique considère que la nature a une valeur qui va au-delà de sa capacité à générer des bénéfices économiques. Elle inclut donc également les dimensions éthiques et esthétiques.
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Le fonctionnement de l’économie écologique : entre marché, politique et culture

Construire une économie écologique nécessite d’intervenir à différents niveaux pour modifier le système actuel qui est centré sur la croissance continue sans prendre en compte les externalités négatives qu’elle engendre.

Mesures de marché

Premièrement, il convient d’internaliser les coûts environnementaux et sociaux. Pour cela, on peut utiliser des instruments tels que :

  1. la taxation des émissions polluantes;
  2. les permis d’émission négociables (comme le marché européen du carbone);
  3. la suppression des subventions aux combustibles fossiles;
  4. l’instauration de labels écologiques;

Toutefois, ces mesures seules ne sont pas suffisantes pour provoquer un changement systémique.

Politiques publiques

Il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques qui favorisent la transition vers un modèle économique plus respectueux de l’environnement :

  • développer des infrastructures de transport durable (comme les pistes cyclables, les transports en commun électriques);
  • encourager la production d’énergie renouvelable et la réduction de la consommation d’énergie;
  • promouvoir l’agriculture biologique pour diminuer les impacts négatifs de l’agriculture intensive sur la biodiversité.

Bien entendu, ces politiques doivent être transversales et impliquer une coordination entre différents secteurs : agriculture, industrie, santé, etc.

Changement culturel

Enfin, on doit également favoriser un changement de paradigme culturel : il est essentiel de repenser notre relation avec la nature et promouvoir un mode de vie plus écologique basé sur des valeurs telles que la coopération, l’empathie et l’altruisme.

Concrètement, cela se traduit par :

  • développer l’éducation à la citoyenneté environnementale dès le plus jeune âge;
  • stimuler l’implication des citoyens dans la prise de décision publique et leur participation au débat sur les questions environnementales;
  • encourager la création de banques du temps ou les échanges non monétaires pour valoriser les services non marchands.
Économie circulaire

L’essor de l’économie circulaire

L’un des principaux modèles issus de l’économie écologique est l’économie circulaire, qui vise à développer un système de production et de consommation durable en proposant une alternative à l’économie linéaire (extraire-produire-consommer-jeter).

Les fondements de l’économie circulaire sont les suivants :

  • Réduction des ressources : cela implique la conception de biens durables et économes en matériaux et en énergie.
  • Réutilisation et réparation : les produits doivent être facilement réparables et bénéficier d’une seconde vie, soit grâce à leur remise en état, soit en étant transformés.
  • Recyclage : lorsque la fin de vie d’un produit ne peut être évitée, ses matières premières doivent être récupérées pour être recyclées dans de nouveaux objets.

L’avenir de l’économie écologique

Malgré ses nombreux avantages et ses promesses, l’économie écologique reste encore largement méconnue et sous-développée, notamment à cause de la résistance des acteurs économiques traditionnels et des difficultés liées au changement de paradigme qu’elle implique.

Néanmoins, des initiatives locales et régionales ainsi que des entreprises innovantes ont déjà commencé cette transition vers un modèle plus respectueux de l’environnement et de nos sociétés. Afin de généraliser cette approche, il sera crucial d’établir un dialogue entre la population, les gouvernements et les entreprises pour parvenir à une prise de décision collective et collaborative.